L'artérite des membres inférieurs (jambes)


L'artériopathie oblitérante (ou artérite) des membres inférieurs est l'obstruction des artères au niveau des mollets le plus souvent, parfois au niveau des cuisses. L'artérite est généralement due à des lésions athéromateuses. Ces lésions provoquent une réduction du diamètre des artères et favorisent la formation de caillots appelés thromboses.


Quels sont les signes de cette maladie ?

La maladie évolue longtemps à bas bruit, sans signes cliniques, jusqu'à ce qu'elle ne se manifeste par des douleurs et crampes. Ces symptômes apparaissent pendant un effort, comme une crampe musculaire, une douleur
à la marche qui entraine une boiterie (une claudication intermittente).
Puis, viennent des douleurs de repos, lorsqu'on est couché. Après quelques années d'évolution, les douleurs deviennent permanentes, souvent nocturnes.

La localisation de la douleur dépend de l'artère atteinte. Elle est le plus souvent située sur un seul des deux côtés, le plus atteint, même si une claudication bilatérale peut révéler une atteinte de l'aorte. Les personnes atteintes d'artérite peuvent donc marcher quelques centaines de mètres, ou moins, avant de voir apparaître la douleur. La distance de marche pour laquelle survient une douleur, est appelée « périmètre de marche ».
Cette distance témoigne précisément de l'aggravation de la sévérité lésions.

Parfois, l'artérite n'est découverte qu'à l'occasion d'examens faits à titre systématique ou pour d'autres raisons, avant qu'elle n'ait entrainé de signes cliniques (la claudication). A l'examen clinique on constate une diminution ou une abolition d'un pouls périphériques. A un stade plus avancé, il peut exister des nécroses, des ulcères de jambe.


Le Doppler

Cet examen permet d'évaluer la sévérité des lésions et leur localisation en vue d'un geste thérapeutique.


 

Evolution

Il s'agit d'une maladie chronique pouvant rester longtemps dans un état stable, surtout si les facteurs de risque sont maîtrisés. Dans certains cas, elle peut se compliquer d'une occlusion brutale d'une artère entraînant un tableau d'Ischémie aiguë de membre imposant une prise en charge chirurgicale en urgence.


Que faire ?

En premier lieu, une fois l'état des lieux précisément réalisé avec l'examen Doppler, la première chose à faire est de corriger les facteurs de risque ; l'arrêt du tabac permet l'amélioration des symptômes et une meilleure tolérance à l'effort. Le diabète, l'excès de cholestérol  doivent être maitrisés. La poursuite ou la reprise d'une activité physique, comme la marche à pied, est essentielle, car elle va permettre de développer un réseau de suppléance qui sera à long terme d'un grand secours.

L'exercice physique a même un intérêt pour les patients qui n'ont encore que peu de signes cliniques.

La prescription d'antiagrégants plaquettaires eu un effet limité sur la circulation artérielle des mollets, mais elle diminue le risque de survenue d'accidents vasculaires et d'AVC et parfois d'accidents cardiaques.

Les médicaments vasodilatateurs artériels ont une efficacité minime sur les symptômes, permettant d'améliorer la distance de marche sans douleur « périmètre de marche ».


Lorsque le traitement devient chirurgical, il consiste à ôter lors d'une intervention les plaques d'athérome, ou à dilater les artères par un ballonnet et à poser dans l'intérieur de leur lumière un stent (un petit ressort). Parfois, la seule solution consiste à réaliser une dérivation de l'artère obstruée par un pontage. 


Dans les situations les plus graves, quand le réseau d'aval est de mauvaise qualité, et/ou  que des infections chroniques, des défauts de cicatrisation, l'amputation est malheureusement le dernière solution. 



Le rôle de l'angiologue & le Doppler

Chez les personnes ayant des facteurs de risque, la mesure de «l' index de pression systolique jambe-bras », consiste à faire le rapport entre la pression systolique prise au brassard au niveau du mollet et au niveau du bras. En cas d'index diminué, la confirmation se fait à l'aide d'une échographie Doppler vasculaire. Cet index a également un intérêt pronostic, sa baisse étant corrélée avec une mortalité cardio-vasculaire augmentée.

Aux côtés de votre généraliste et de votre cardiologue, l'angiologue a un rôle essentiel pour la prévention et le suivi des accidents vasculaires de toute nature. C'est lui grâce à l'examen Doppler, inoffensif puisque pratiqué avec des ultra-sons, peut visualiser les artères et quantifier leur rétrécissement éventuel, l'existence de plaques d'athérome, la composition de leur enveloppe (fibreuse, élastique, calcifiée). Un examen Doppler de qualité est donc un examen clé du diagnostic et du suivi.



C'est également le Doppler dans les mains d'un angéiologue expérimenté qui pose le diagnostic lors d'accidents aigus, comme les ischémies des membres inférieurs par exemple, lorsqu'une plaque d'athérome s'est détachée de la paroi est est venue obturer totalement une artère périphérique. Le Doppler peut contribuer au diagnostic d'un AVC en analysant les carotides et les artères vertébrales, siège fréquent du départ d'un embol vers le cerveau.